Citation
Toute l'invention consiste à faire quelque-chose de rien
Je voudrais travaillé dans un magasin de rêveries, où l'on ne vendrait que des choses imaginaires.
Présentoir de fête foraine avec les figurines mouvantes en terre cuite qu'il fallait briser d'un coup de carabine à plombs. Et bien dans la région, il ne restait plus qu'un fabricant traditionnel de ces figurines: la piperie Léonard à Andenelle qui malheureusement va fermer ces portes bientôt.
Nous avons maintes fois entendu dire par des collectionneurs et même dans le commerce d'antiquités que la céramique de nos régions mosanes était difficilement identifiable, parce que peu de
pièces portaient la marque du fabricant. Je vous parle maintenant de tout un atelier, un de nos fleurons artisanal qui pour cause de non reprise ou non intérêt va devoir fermer ses portes. La
faïence fine d'Andenne, ce centre de fabrication vit naître depuis la fin du XVIIIeme siècle jusqu'au milieu XIXeme une pléiade de fabriques aux fortunes diverses qui nous offrent un éventail
considérable de produits.La piperie Léonard était une de ces fabriques, elle produisait des pipes pour tir à fêtes foraines, vierges, têtes de pipe en terre cuite, gobelets plateaux,
assiettes,vases , soupières, tabatières, bougeoires, etc.
Vous souvenez-vous de ces fêtes de quartier, qui s'établissaient sur la place de la commune où du village avec ces escarpolettes, spectacles de marrionnettes, baraques aux lacquements et
croustillions, loteries, scotters, tirs aux pipes comme celui-ci :
C'est par hasard que je fus convié à prendre quelques photos de l'atelier, invité à boire un verre par mon cousin Hubert, mais quelle ne fut pas ma surprise devant la richesse du patrimoine présenté.
Accueilli chaleureusement par Monsieur Léonard le propriétaire et par un de ses ouvriers , j'ai fait le tour de l'atelier et je vous le présente en photos bien sûr !
L'estaminet à l'entrée de l'atelier, mon cousin Hubert et un client en train de siroter une bonne bière, moi j'ai pris un rhum coca servit dans une choppe de terre cuite fabriquée maison. On peut les voir qui pendent au dessus du bar.
La salle d'accueil, dans le style de l'atelier avec décoration à l'ancienne
Etagère stock de pipes dans l'atelier, fabrication de pipes de foires, stockage à la sortie du four, elles servaient de cibles dans les tirs ,attraction foraine, le tir aux pipes.
Une des portes de l'atelier, séparant les différents postes de travail, finition céramique, peinture, émaillage etc
Quelques pipes en terre cuite sur un présentoir
La pipe du soldat, d'où vient l'expression " casser sa pipe " Ces pipes étaient très fragiles et faisaient partie du paquetage du soldat.
Porte d'entrée des différents ateliers
Atelier de modelage avec quelques moules
Atelier de peintures
Atelier de démoulages et de finitions, on peut encore voir quelques moules et quelques pièces finies
Couloir vers la salle des fours, avec quelques gros moules pour grosses pièces entreposées et une machine dans le fond, accrochées au mur quelques photos pour expliquer la fabrication.
Le four
Le four, avec son chargement de pipes,
Le tir aux pipes dressé momentanément dans l'atelier.
Le tir aux pipes improvisé dans l'atelier, maintenant les pipes sont fabriquées en Chine , en plastique, encore un plaisir que nous allons perdre.
je vais vous présentez maintenant quelques réalisations de cette artisanat, définitivement perdu puisque la maison à l'heure actuelle a fermé ses portes.
Les saints d'andennes sortent de l’ordinaire; ils peuvent se targuer d’être issus du sein de la bonne ville qui les a portés. C’est que cette cité fut un enfant chéri de la géologie mosane.
Alors que, de Namur à Huy, d’abruptes collines enserrent les berges de la Meuse, à Andenne elles ont la gentillesse de se retirer en forme d’hémicyle,
protégeant une plaine bien arrosée, où sainte Begge, à la fin du VIIeme siècle, découvrit émerveillée l’espace nécessaire à l’édification d’un monastère, berceau de la ville. Les ruisseaux,
se précipitant vers la vallée, ont tracé entre les collines des passages en pente douce, permettant d’acceder aisément au Condroz. Et comme la nature, dans les environs d’Andenne, avait
déposé dans le calcaire condrusien de nombreux gisements d’une terre plastique riche en allumine pure, avait pourvu la région d’une énergie abondante, le bois, et enrichi son sous-sol de
nombreux minéraux - craie, sable, plomb, fer nécessaires aux pâtes et aux émaux - dès l’époque romaine, des artisans affluèrent dans cette ville, pour y fabriquer briques , tuiles
et pots que la Meuse et les routes permettaient d' exporter au loin.
De surcroît, dans cette terre fertile, sainte Begge jeta la semence religieuse et monacale, grâce à son monastère et ses sept églises vouées au saint
Sauveur, à sainte Marie, aux saints Jean, Pierre, Michel, Etienne et Lambert.
Au XIe siècle, le monastère bénédictin se transforma en un chapitre de chanoinesses, qui fit d’Andenne une cité sainte, une des rares cités médiévales
dirigées par des femmes, issues de familles nobles.
Si nos saints n’étaient pas encore nés, le berceau était prêt à les accueillir; tout inclinait Andenne a créer une céramique religieuse. Mais de nombreux
siècles étaient encore nécessaires à l’achèvement de la layette mise au point d’une technique et de pâtes aptes à produire faïence, porcelaine et biscuit, matières rêvées de nos pieuses
statuettes.
Une des dernières statuettes de Sainte-Begge fabriquée par les ateliers Léonard à Andennelle